Né en 1558 à Mühlbracht, Hendrick Goltz appartient à une véritable dynastie d’artistes. Son grand-père, Hubert Goltz le Vieux, était en effet déjà peintre, tandis que son grand-oncle, Syberdt Goltz était un sculpteur talentueux. Le père d’Hendrick, Jean Goltz, était également peintre (ou peintre verrier) et son autre fils, Jean, embrassa la carrière de peintre verrier. Le cousin d’Hendrick, Hubert Goltzius (1526-1583) fut quant à lui un artiste.
Enfant, il chute dans des charbons ardents lui laisse la main droite paralysée (infirmité qu’il décrira avec virtuosité dans un dessin de 1588). Il montre cependant un talent précoce pour le dessin et, en 1575, après avoir suivi dans un premier temps l’enseignement de son père, il entre comme apprenti dans l’atelier d’un graveur néerlandais, Dirck Volkertszoon Coornhert, qu’il suit en Hollande, s’installant à Haarlem en 1577. Tout d’abord chargé de transposer des dessins et des tableaux en gravures pour le compte de ses maîtres (Coornhert, puis un élève de ce dernier, Philippe Galle), il devient rapidement capable d’imiter de nombreux styles artistiques.

Vers 1579-1580, il épouse une riche veuve dont il adopte le fils, Jacob Matham (1571-1631). La fortune de son épouse lui permet de créer son propre atelier de graveur, à Haarlem, en 1582. Cette entreprise allait bientôt diffuser ses productions à travers toute l’Europe, brisant ainsi le monopole des éditeurs anversois.

Les gravures de Goltzius ont dès lors un retentissement considérable à travers tout le continent et constituent une véritable mine d’innovations iconographiques pour un grand nombre d’artistes.

C’est en 1583 qu’il fait la connaissance d’un artiste flamand réfugié à Haarlem, Carel van Mander. Ce dernier – qui allait devenir le premier biographe de Goltzius – lui fait découvrir l’œuvre de Bartholomeus Spranger, dont la hardiesse maniériste allait avoir une influence déterminante sur la sensibilité artistique du jeune graveur. En collaboration avec un peintre local, Cornelis Cornelisz van Haarlem, Goltzius et Van Mander fondent une académie de peinture destinée à permettre aux artistes néerlandais de rivaliser avec leurs confrères italiens.

Arrivé à Rome le 10 janvier 1591 après être passé par Venise, Bologne et Florence, il y est tellement absorbé par l’étude et le dessin des chefs-d’œuvre de la Rome antique (recueillis dans un Carnet d’esquisses romaines comprenant des dessins à la pierre noire ou à la craie blanche sur papier bleu et des dessins à la sanguine sur papier blanc) qu’il ne s’alarme pas d’une épidémie de peste qui ravageait alors la ville. Il réalise notamment une impressionnante étude de dos de l’Hercule Farnèse qui allait faire l’objet d’une gravure en 1617. Cette œuvre témoigne à la fois de l’intérêt de l’artiste pour les chefs-d’œuvre de l’Antiquité et des recherches qu’il consacra à l’anatomie et au rendu du relief. De même, les copies (gravées en 1592) qu’il fait des fresques en trompe-l’œil réalisées sur le Quirinal par Polidoro da Caravaggio, témoignent de cette dernière préoccupation, l’illusion du relief ayant été obtenue au moyen d’un clair-obscur novateur. Il grave également l’Isaïe de Raphaël.

Il quitte Rome au mois d’avril pour se rendre à Naples puis à Pouzzoles en compagnie de deux compatriotes. Revenu à Rome par les galères pontificales3, puis par la route terrestre (une tempête ayant contraint le navire de relâcher à Gaète), Goltzius y rencontre de nombreux artistes et réalise le portrait (à la pierre noire et la sanguine, avec des rehauts blancs et des lavis colorés) de plusieurs d’entre eux (et notamment de ses compatriotes Jan van der Straet ou Giambologna).

Il repart de Rome le 3 août 1591 et rentre chez lui en passant par Bologne, Venise, Trente et Munich. Son retour à Haarlem occasionne cependant une rechute contre laquelle Goltzius doit lutter au moyen de la consommation de lait de chèvre ou de femme et, surtout, par la pratique de promenades quotidiennes.

A partir de 1593 et 1594, il exécute un cycle de six planches – connu sous le nom de « chef-d’œuvre de Goltzius » – illustrant la vie de la Vierge et les premiers épisodes de l’enfance du Christ. Il s’y applique à reproduire les styles de différents maîtres tels que Dürer, Lucas de Leyde, le Baroche, le Parmesan, Raphaël ou le Bassan. Le trait de Dürer est si bien imité dans la planche de la circoncision que le facétieux graveur en profite pour jouer un tour aux connaisseurs en leur faisant croire en l’existence d’une œuvre inédite du maître allemand. Il ne peut d’ailleurs prouver sa supercherie qu’en faisant remarquer aux connaisseurs dupés que le décor était celui de l’église Saint-Bavon de Haarlem et en leur signalant l’inclusion d’un autoportrait au troisième plan. Il monte un canular semblable en faisant passer son adoration des Mages  pour une gravure de Lucas de Leyde.

 Bien qu’il ait utilisé des toiles préparées à l’huile dès les années 1580 pour réaliser de grandes compositions à la plume, ce n’est qu’en 1600, alors qu’il était déjà âgé de 42 ans, que Goltzius s’adonne à la peinture à l’huile. Tout d’abord profondément influencé par l’art maniériste raffiné de Bartholomeus Spranger, dont il grave plusieurs œuvres célèbres, Goltzius adopte très vite le style plus naturaliste propre aux artistes de l’Académie de Haarlem.

Il meurt le 1er janvier 1617 et est enterré dans l’église Saint-Bavon de Haarlem, celle-là même qui avait servi de cadre à la Circoncision de 1594.

Goltzius avait eu pour élèves J. de Gheyn (1565-1629), son fils adoptif Jacob Matham (1571-1631) ainsi que Pierre de Jode (1570-1634) et Cornelis Drebbel (1572-1633).

Le « Grand Hercule » « Hercule Farnèse »
Hendrick Goltzius, 1592-1617 – Gravure

La statue de l’Hercule Farnèse dont s’est inspiré Goltzius est une copie romaine signée Glycon d’Athènes (sculpteur du IIIe siècle avant notre ère) d’après un original grec de Lysippe de Sicyone. Découverte en 1546 dans les ruines des thermes de Caracalla, sans tête ni partie inférieure des jambes, elle est restaurée au XVIe siècle par Guglielmo Della Porta – qui lui refait les jambes – et ensuite transportée au palais Farnèse. Aujourd’hui, elle est conservée au Musée archéologique national de Naples.

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