De Lizal à Sourgen : une passion pour le Sud-Ouest

Publié le 27 janvier 2022, par Philippe Dufour

Le 6e opus des «Peintures bordelaises», composé d’un ensemble d’œuvres évoquant Bordeaux, le Pays basque et surtout les Landes, a permis de redécouvrir le travail important d’un artiste talentueux.

Jean-Roger Sourgen (1883-1978), L’Étang landais, 1938, huile sur toile, 1938, signée et datée, 127,5 x 191,5 cm.
Adjugé : 123 000 €

C’est Alex Lizal, peintre peu coutumier des salles de ventes – notamment, en raison d’une carrière brève et contrariée –, qui a enregistré trois prix records (source : Artnet), pour une œuvre s’inscrivant dans le meilleur réalisme du tournant du XXe siècle. L’artiste était donc présent à travers trois de ses toiles, exposées à la Caisse d’Épargne de Dax depuis leur acquisition, vers 1904 (voir l’article Alex Lizal, peintre de l’âme landaise de la Gazette n° 2, page 24), après un accrochage au salon de la Société des artistes français à Paris ; aujourd’hui, l’institution bancaire les a dispersées au profit des œuvres du Fonds de dotation de la Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes. Avec 110 770 €, L’Assemblade au Pays landais, cet impressionnant panorama décrivant une fête locale avec ses convives et valseurs, a pris la première place, à partir d’une estimation haute de 50 000 € ; heureusement, elle rejoint une collection privée de la région. Suivaient avec 87 330 € le spectaculaire Marché aux cruches à Dax (Landes), de 1903 (125,5 x 163 cm), et à 63 950 € Dans la grande lande (126 x 164 cm) brossée en 1901, deux toiles vues dans ce même Salon parisien. Mais le grand vainqueur de la vacation a été le très recherché Jean-Roger Sourgen pour son poétique Étang landais de 1938 (127,5 x 191,5 cm), parti à 123 000 €… Un autre ensemble attirait tous les regards : les tableaux de Joseph Lépine – né à Rochefort-sur-Mer – provenant de la collection du docteur Jean Goigoux (1920-2017). Parmi eux, Table et nature morte devant la baie de Saint-Tropez, toile signée et titrée au verso (104 x 115 cm), analysée dans la Gazette n° 2 (voir l’article Joseph Lépine, une carrière itinérante page 83), a recueilli 20 900 €. Et pour 19 700 €, on pouvait hésiter entre une vue de Notre-Dame de Paris de sa main, réalisée sur papier marouflé sur carton (60 x 73 cm), et son Pont à Branne sur la Dordogne (Gironde) peint sur panneau (58,5 x 73 cm). On ne finira pas ce tour d’horizon sans évoquer l’incontournable Ramiro Arrue, auteur d’un Retour de pêche basque, soit une gouache (33 x 49 cm) disputée jusqu’à 23 400 € .